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Trek dans le désert

Dernière mise à jour : 7 sept. 2023


Grands espaces, dépaysement, conditions improbables dans le désert du sud marocain, le plein de sensations et une déconnexion totale… voilà une semaine inoubliable. Nous nous attendions à des nuits fraiches, nous avons été servis. Nous pensions marcher dans des conditions idéales sans souffrir de la chaleur en ce mois de février. Nous n'en avons pas souffert mais -incroyable aux confins du Sahara- nous avons dû affronter le froid, le vent et la pluie durant une grande partie de nos marches quotidiennes. Pour autant, rien ne pouvait gâcher mon plaisir de vivre pleinement cette expérience hors du commun, dès les premiers pas.


De belles images et des souvenirs forts qui resteront gravés (merci pour les contributions photographiques) :


S'immerger

Je me suis senti sur une autre planète dans ces paysages à respirer à pleins poumons, face à l'immensité des perspectives, la variété des terrains entre successions de dunes, regs caillouteux à perte de vue, massifs qui barrent l'horizon au loin tout en servant parfois de point de repère. La vallée désertique du Draa, au sud de Zagora, offre la grandeur, la diversité et la sérénité propices à la prise de conscience de sa modeste condition sur terre tout en donnant le sentiment de vivre pleinement, intensément, dans un voyage intérieur.

Des signes de vie sont pourtant bien présents, malgré l'oued désespérément sec. Une végétation rare se satisfait de quelques filets d'eau qui subsistent. Des tamaris luttent sporadiquement contre le sable. Et quelle surprise de croiser des troupeaux de dromadaires avec leur petits, encore plus de voir surgir un berger venu de nulle part sur sa mobylette pour les abreuver au seul puits du secteur ! Des vestiges de tumulus témoignent aussi d'une vie humaine passée, tout comme l'ancien village de Bounou en cours d'ensablement, à l'issue de notre périple.

Est-ce cet environnement qui appelle à la méditation ? Je me suis senti coupé du monde, sans aucune envie de m'y reconnecter. Incroyable, il y avait pourtant parfois du réseau, que j'ai scrupuleusement négligé. Bizarrement, je me suis même mis un peu en marge du groupe de façon totalement involontaire. Non, je n'étais ni malade ni hostile aux relations, juste… ailleurs.


Marcher

Aucune ambition sportive pour les 15 membres du groupe lors ce périple d'une petite semaine de marche. Il s'agissait simplement de profiter du dépaysement total, sous la houlette de notre guide Brahim. Pas de difficulté majeure non plus au programme, la plus longue journée étant de 25 km. Seules les dunes à gravir et redescendre dans le sable mou demandent un petit effort. Rien de difficile donc… sauf les conditions météo. Du froid, prévu la nuit, mais aussi bien présent la plupart des journées. Du vent, parfois beaucoup de vent, renforçant la sensation de fraicheur et projetant des bourrasques de sable… et même souvent de la pluie, trop pour les trekkeurs que nous étions mais pas assez pour atténuer la sécheresse qui frappe le Maroc.

Peu ont opté pour les bâtons, je n'ai pas abandonné les miens, troquant simplement ceux de marche nordique pour des bâtons de trekking télescopiques. Malgré les dragonnes à la place des gantelets, j'ai retrouvé l'essentiel des sensations de la marche nordique. C'était aussi l'occasion ou jamais de cheminer en mode marche afghane, ce dont je ne me suis pas privé, contribuant ainsi parfois à l'état "quasi second" dans lequel je me suis parfois senti plongé.


Caravane et Bivouacs

Nous avons bénéficié de la logistique irréprochable de notre guide Brahim et son équipe : un cuisinier et trois chameliers. Portage des bagages et des vivres par les valeureux dromadaires, pauses déjeuners/thé (et cacahuètes) en journée et bivouacs installés pour nos arrivées en fin d'après-midi, toutes les conditions étaient réunies pour nous offrir les meilleures conditions possibles. L'équipe est remarquable d'efficacité pour le montage et le démontage du campement. Évidemment, il faut se satisfaire de conditions de vie spartiates mais la seule douche prise "au camping" avant de la dernière nuit du périple a probablement été la plus agréable de mon existence.

Le plus surprenant, c'est la qualité de la nourriture : que des spécialités traditionnelles, jamais deux fois les mêmes, succulentes et toujours superbement présentées, avec un minimum de moyens pour les préparer. Impressionnant !

Les soirées, dans la tente mess ou autour d'un feu de camp sont évidemment de belles occasions d'échanges et d'innombrables moments de rigolade.

Nous avons aussi profité tout au long du séjour des larges connaissances de Brahim sur son pays, sa culture, son environnement, la faune et la flore, la géopolitique, la religion… De superbes moments de partage et d'échanges qui donnent encore une autre dimension au voyage et qui laissent d'autres traces !


Le retour aux sources

Nous avons marché, nous avons aussi pris le temps, pour de nombreuses pauses photos et pour bénéficier des multiples savoirs de Brahim. Il nous a même proposé de jouer. Pas de grands moyens pour ce jeu du retour aux sources : l'étoile symbolique du Maroc dessinée dans le sable et 10 cailloux, cela suffit. Mais une belle leçon : pour réussir sa vie il faut revenir à ses racines. Pour réussir le jeu aussi, le but : enlever les cailloux selon une règle simple pour n'en conserver qu'un à la fin. La démonstration de Brahim :




Et vous, saurez vous revenir aux sources ?

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