top of page

Pique-pousse ou Pose-pousse ?


Le planté du bâton, un incontournable pour tous les marcheurs nordiques, bronzés ou pas ! Mais il y a planté et planté. Mon coach m'a fait un jour remarquer que je faisais beaucoup de bruit, surtout quand il nous demande d'accélérer la cadence.

Ce n'est pas faux : quand je veux marcher plus vite, je passe en "mode bourrin" en tapant fort, non pas de la semelle sur le pavé mais du bâton sur le chemin.


Prendre conscience

Sans doute par excès d'engagement, une marche que je veux tonique m'incite à devenir plutôt violent pour la pose de mes bâtons, ce qui évidement ne sert à rien. Ça me rappelle une recommandation d'Arja Jalkanen-Meyer à l'occasion de mon premier stage de marche nordique. Elle nous demande à un moment de marcher en tapant fort avec les bâtons, puis nous interroge : est-ce que vous pensez marcher mieux ainsi ? Non bien sûr, on ne marche ni mieux ni plus vite, alors à quoi bon ? Il ne faut pas se tromper d'objectif : marcher de façon tonique ce n'est pas marcher violemment. Force est de constater que je n'ai pas complétement intégré la recommandation.


Ménager ses pointes et son corps

Non seulement taper fort ne sert à rien mais c'est dangereux… pour ses pointes de bâtons : une de plus cassée sur du bitume lors de ma dernière compétition (voir Compétition nocturne à sensations). Ce n'est pas idéal non plus pour les articulations des bras et les épaules : taper fort génère des vibrations pas forcément très bénéfiques.

Je les ai particulièrement ressenties avec des bâtons rétractables multibrin (que j'utilise quand je dois les faire entrer dans une valise, ou quand je n'ai pas eu le temps de changer ma pointe cassée). Les vibrations sont amplifiées, ce qui impose une pose tout en douceur pour conserver une marche confortable.


Pose - pousse !

Ça ne fait aucun doute, ça doit se passer -et se poser- en douceur, toujours. Pas question de piquer donc. Les bâtons reviennent vers l'avant avec le balancier naturel des bras et se posent tranquillement sans qu'il soit besoin de piquer le sol, non non on ne plante rien ! Ce qui importe en revanche c'est leur inclinaison vers l'arrière de façon à optimiser la poussée. Pas besoin de prendre un rapporteur pour trouver le bon angle, pas de prise de tête : l'inclinaison est, elle aussi, naturelle dès lors que la main passe devant le bassin sans remonter trop haut, au niveau du nombril, et qu'on ne casse pas le poignet (il reste dans l'alignement de l'avant-bras).

Prendre le temps

Plutôt que le "pique-pousse" simultané dont je tâche de me débarrasser quand je veux marcher plus vite, mieux vaut en effet décomposer tranquillement. A la réflexion c'est la précipitation qui me fait "taper du bâton" en le ramenant violemment au sol et en enchainant aussitôt la traction devant puis la propulsion une fois la main passée derrière de le bassin. Finalement mieux vaut, me semble-t-il, s'offrir la fraction de seconde qui va permettre de laisser poser le bâton tranquillement et se mettre en situation, dans sa tête et dans ses sensations, d'optimiser sa poussée. La fraction de seconde "perdue" se rattrape facilement avec un geste plus efficient et un mieux-être grâce à un mouvement plus souple. Sans parler des nuisances sonores ainsi évitées.



Bon, je me suis convaincu il ne reste plus qu'à appliquer et à maîtriser mon enthousiasme quand l'envie d'accélérer me prend. Et quel bonheur aussi de marcher tranquillement, en souplesse, sans pression excessive sur les bâtons ni dans la tête.

Posts récents

Voir tout
bottom of page