Pour une première participation à une compétition "en circuit" du Marche Nordique Tour, un de mes objectifs était de la boucler sans prendre de carton, histoire de valider que ma technique est correcte au regard du règlement FFA. Objectif atteint à l'occasion de cette superbe épreuve organisée par le Lorient Athétique Club, mais ce n'était pas le seul.
A la réflexion, mes motivations et ma pratique sont plutôt paradoxales.
Photos ©Bernard Dupont
Marcher pour la première fois sur un circuit du MNT
Adepte de la marche nordique, avec ou sans compétition, je m'aligne occasionnellement sur quelques épreuves non jugées, souvent adossées à des trails. Le classement n'y a pas grande valeur compte tenu de la technique de nombre participants, souvent très éloignée des standards de la pratique. Ca ne me gêne pas plus que cela, mon objectif étant simplement d'y "pousser les feux" plus que d'habitude, m'intéressant plus à la qualité de mon geste qu'à celle des autres. Préférant la nature (plutôt sur longue distance) à des boucles à enchainer je n'avais participé qu'à des MNCN du Marche Nordique Tour (Ultra-marin et Euronordicwalk'in Vercors).
Il ne faut pas être obtus, alors j'ai décidé de m'aligner pour une fois sur une MNCC, en choisissant les 5 boucles de 2,5 km à Lorient (12,5 km). Un choix que je ne regrette pas :
Le parcours est très plaisant, avec sa succession de petites bosses qui nécessite de relancer en permanence. Et contrairement à mon a priori sur les boucles, je ne me suis pas ennuyé un instant !
L'organisation, sous la houlette de Jean-Marie Saint Omer est parfaite, les bénévoles dévoués et l'ambiance des plus sympathique.
La convivialité, toujours
Les rencontres, c'est bien l'un des attraits essentiels de la marche nordique. Avec les ami(e)s du club, à l'occasion de stages, de compétitions labellisées ou non, c'est toujours une joie de partager des bons moments avec des passionné(e)s. Et quel plaisir de retrouver des connaissances... et de rencontrer sur le terrain des "ami(e)s" jusque-là virtuel(e)s.
Comme avec David, un ancien normand expatrié chez les chtis, (Nous avons fait le chemin en sens inverse) et d'autres.
Le choix de la Nordique de Lorient n'était pas fortuit à cet égard : l'occasion d'enfin croiser Jean-Marie avec qui nous n'étions proches… que sur les réseaux. Quel accueil chaleureux !!!
Marches cool en nature et rigueur pour l'entraînement : mes paradoxes en marche nordique
Ma motivation première est le plaisir que je prends à marcher en nature, en variant les parcours, les cadences et les formes de pratique mais en veillant toujours la qualité de la gestuelle : Seul ou en groupe, avec ou sans musique, à l'instinct selon l'envie du moment ou en sorties d'entrainement structurées.
Pour autant, je m'étais fixé un objectif précis pour cette compétition : marcher à 8 km/h soit précisément 1h 33'45'' pour 12,5 km. Je réalise 1h 33'16", presque "pile poil" en marchant à un rythme régulier et constant du début à la fin.
Le secret ?
Un entrainement cohérent avec une grosse base de foncier en endurance, des séances "au seuil" pour travailler la résistance, et des sorties à "allure spécifique" (sur des séries de 10 à 30 mn) Voir Rythme cardiaque, seuil et variété.
En marchant à la vitesse de 8 km/h, j'ai une cadence de 150 pas par minute. Rien de plus simple donc pour la maintenir : il suffit de s'entrainer en musique sur le tempo qui va bien, sélectionné dans ma gamme de "Tempos pour tenir la cadence".
Résultat : Sans musique sur la compétition mais avec le bon tempo parfaitement "ancré", j'ai marché de façon régulière à … 150 pas par minute (75 doubles pas sur mon appli Polar Flow) et donc... 8 km/h ! Et cela sans trop me mettre "dans le rouge", en parfaite aisance du début à la fin.
Le paradoxe : Le plaisir de marcher habituellement sans contrainte ni pression en nature, d'y prendre souvent du plaisir en musique... et la rigueur "quasi scientifique" d'une bonne préparation pour atteindre un objectif précis.
Privé de mon camelbag dont je ne me sépare jamais pour m'hydrater régulièrement mais interdit en compétition sur circuit, j'ai pris le temps d'un passage rapide au ravito sur chacun des tours. Une bonne idée à mon avis de perdre à chaque fois quelques secondes pour conserver un maximum de bien-être jusqu'au bout !
Pas (...plus !) un vrai compétiteur
Aucune envie de me faire mal, juste marcher régulièrement à mon rythme pour atteindre mon objectif personnel, qui me positionne à la 29ème place, loin des "cadors" 14 mn devant. Décidemment non je ne suis pas un compétiteur !!!
J'aurais probablement pu aller un peu plus vite en sortant plus franchement de ma zone de confort… et gagner quelques places au classement. Mais à quoi bon !?
Je me suis fait plaisir en atteignant mon objectif sans souffrance, c'est ce qui compte pour moi.
Bon ok, ça m'a quand même fait plaisir aussi de grimper sur la boite, 2ème dans ma catégorie !
Lire le compte rendu détaillé de l'épreuve par Solenn sur Pratique-Marche-Nordique
Cerises sur le far breton
La 3ème mi-temps improvisée pour terminer la journée avec Solenn, Pascal et "leur artiste", les amis bretons retrouvés après une première rencontre à l'occasion de la Viking NordicWalk & trail sur mes terres normandes : une soirée autour de bières et d'un saucisson dans un pub irlandais le lendemain de la Saint Patrick suivie d'un bon restau, ça fait aussi partie des plaisirs de la vie qu'il faut savoir savourer.
Marcher aussitôt après, sans pression à nouveau, c'est top aussi : une marche de décrassage le lendemain : 25 km en forêt de Brocéliande avec mon frère, breton d'adoption retrouvé pour l'occasion, et 10 km ensuite par chez lui le long de la Rance de l'autre côté de la Bretagne.
Puis quelques petites promenades sans bâtons sur le front de mer avec ma maman à Dinard.
Un beau week-end prolongé, varié comme je les aime. Et, il faut bien le reconnaitre, ce n'est pas mal la Bretagne !